Si vous êtes impliqués dans la gestion des risques psychosociaux en général et du stress au travail en particulier, il y a de fortes chances que vous ayez entendu parler de Karasek. Ce psychologue américain a en effet donné son nom à un des modèles les plus utilisé lors des travaux de diagnostic du stress en entreprise (ce modèle stipule que la concomitance d'une forte demande, d'une faible latitude décisionnelle et d'un faible soutien social accroît les risques de certaines pathologies, notamment cardio vasculaires). Lorsqu'ils sont validés, c'est à dire que leurs qualités psychométriques sont démontrées scientifiquement, les modèles sont utiles. Ils offrent en effet un protocole opérationnel de qualité pour l'administration de questionnaires salariés qui eux mêmes permettent des enquêtes rapides (surtout dans le cadre d'entreprises multi-sites ou / et de grande taille). Par ailleurs, les questionnaires permettent de faire un suivi cohérent dans le temps et ils rendent également possible la comparaison des résultats de plusieurs entreprises ayant utilisées le même outil (si ces données sont publiées).
Le risque cependant est de leur attribuer une confiance aveugle et d'en attendre un diagnostic complet et précis. Or, il n'existe pas aujourd'hui de questionnaire "couteau suisse" permettant de couvrir toutes les causes possibles de stress en entreprise. Par exemple, le questionnaire validé WOCCQ (Working Conditions and Control Questionnaire), qui est un des meilleurs outil actuel, permet selon ses auteurs d'expliquer 40% à 50% du stress par les conditions de travail. C'est à dire que dans ce cas il existe des causes de stress non modélisées (pour cet exemple elles peuvent être de nature sociale ou familiale). Si ces causes non modélisées par l'outil sont justement celles qui sont problématiques dans votre entreprise, l'utilisation de l'outil vous conduira dans une mauvaise direction. La couverture des causes de stress de ces questionnaires étant imparfaite il faut donc les choisir avec précaution, selon le contexte, et éventuellement les combiner.
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