jeudi 22 décembre 2011

RH : COMMENT FAIRE PLUS AVEC MOINS (2) ?

La question clé pour les entreprises occidentales au XXI ème siècle est  : comment proposer plus de services avec moins de ressources, c'est à dire en l'exprimant autrement, comment valoriser le capital humain en entreprise? Raisonnons par analogie en nous demandant comment garder l'énergie calorifique à l'intérieur des maisons (i.e comment garder l'énergie des salariés à l'intérieur de l'entreprise) puisqu'une meilleure isolation conduit à un meilleur confort à moindre prix (et un plus grand engagement des salariés conduit généralement à de meilleurs résultats pour l'entreprise à masse salariale constante voire inférieure). Le processus qui conduit à garder l'énergie à l'intérieur peut se décomposer en quatre étapes :

1- Comprendre la logique des fuites d'énergie. Pourquoi cela fuit ?
Le premier objectif est de comprendre la logique des risques sociaux en entreprise. Tout comme il est impossible d'isoler une maison sans comprendre les mécanismes de déperdition de chaleur, il est impossible de prévenir les risques sociaux sans en comprendre les mécanismes. Par exemple savoir et comprendre que le stress est un processus d'adaptation aux événements chroniques perçus comme menaçant nos besoins fondamentaux, que l'absence n'est pas absente de sens et qu'elle est avant tout une réaction de fuite, que ces risques sociaux procèdent d'une logique systémique et circulaire (sans action corrective, ils ont tendance à s'auto-entretenir), etc. Pour les entreprises, il s'agit donc avant tout d'un enjeu de sensibilisation qui peut s'adresser par des conférences et formations.

2- Savoir localiser et mesurer ces fuites d'énergie. Où cela fuit et dans quelles proportions ?
Sans mesure la gestion est impossible dit le dicton. Il s'applique tout à fait à la gestion du capital humain en entreprise. Comment gérer les ressources humaines si on ne sait pas construire des indicateurs de gestion ? Ces derniers doivent nous indiquer où et comment l'énergie du capital humain se perd (absentéisme, désengagement, roulement du personnel, grèves...) et dans quelle proportion. Habitués aux tableaux de bords pour le commerce, les gestionnaires doivent désormais y intégrer des indicateurs RH adaptés. Dans ces tableaux de bord on n'oubliera pas les métriques socio-économiques pour convaincre les décideurs que la prévention dans le capital humain est un investissement rentable.

3- Connaître les outils pour isoler et colmater ces fuites. Quelles solutions pour réparer les fuites ?
Une fois le diagnostic établi, il faut construire un plan d'action de prévention. La bonne nouvelle c'est que le corpus de la prévention des risques sociaux existe. Contrairement à de nombreuses maladies, des solutions sont connues puisque de nombreuses d’entre elles ont été validées par les psychologues, les ergonomes, les sociologues et autres spécialistes. Charge aux entreprises de se familiariser avec ces outils de gestion concernant parmi d'autres, la reconnaissance au travail, la justice organisationnelle, la latitude décisionnelle, etc. 

4- Savoir mettre le projet de rénovation en action. Comment réparer ?
Mettre le plan d'action de prévention en musique dans l'entreprise relève d'un dernier savoir faire, celui de l'accompagnement du changement. Sans ce dernier, de nombreux projets peuvent échouent (rappelons nous du dépit d'Edgar Faure "En décrétant le changement, l'immobilisme s'est mis en marche et je ne sais plus comment l’arrêter"). Ici encore de nombreux travaux et outils existent pour baliser le chemin des gestionnaires qui veulent faire le pari de l'investissement dans l'humain.

mardi 20 décembre 2011

RH : COMMENT FAIRE PLUS AVEC MOINS ?

En ces temps de crise économique, une question s'impose et entête les dirigeants : comment faire plus avec moins ? Cette question présuppose que la chose soit réalisable, ce qui en soit mérite un éclaircissement car cette formulation semble défier les lois de la logique.  Il est effectivement possible de faire plus avec moins quand l'objet ou le service produit est une transformation de l'objet initial. Dans le cas contraire, l'opération est quasi impossible. Les resto du cœur par exemple peinent chaque année davantage puisqu'ils doivent proposer des denrées a un nombre croissant de personnes alors que leur budget n'évolue pas en proportion. Dans ce cas, point de transformation (hors bénévolat) puisque la capacité à proposer des denrées dépend de la capacité à les acheter et que tout tourne donc autour de l'argent. En revanche, une meilleure isolation de sa maison offre une meilleure qualité de vie à un coût plus faible.
Dans le cas de l'entreprise, il s'agit de proposer plus de services (65% du PIB de la France en 2010) avec moins de ressources financières. La question devient alors, comment faire pour que les salariés créent plus de valeur à masse salariale constante (ou en diminution)? Puisqu'il y a transformation (les niveaux d'engagement et de créativité ne sont pas uniquement relié au salaire), la perspective de faire plus avec moins existe bel et bien, ce qui en soit est très encourageant.
Les fondamentaux de ce processus de valorisation du capital humain sont au nombre de quatre et l'exemple précédent des pertes d'énergie calorifique de la maison offre un parallèle intéressant pour les analyser dans le cadre de l'entreprise. Pour comprendre comment tirer meilleur profit de l'énergie calorifique des maisons (c'est à dire comment tirer le meilleur profit de l'énergie et du talent des salariés) il faut :
1- Comprendre la logique des fuites d'énergie. Pourquoi cela fuit ?
2- Savoir localiser et mesurer ces fuites d'énergie. Où cela fuit et dans quelles proportions ?
3- Connaître les outils pour isoler et colmater ces fuites. Quelles solutions pour réparer les fuites ?
4- Savoir mettre le projet de rénovation en action. Comment réparer ?

A suivre...