Considérons un exemple réel pour s'en convaincre. Il s'agit d'un audit de l'absentéisme dans une grande PME industrielle. Un des premiers réflexes consiste à étudier l'histogramme du nombre d'absences, c'est à dire le nombre d'absences constatées pendant une période donnée (ici 2011) en fonction de leur durée. Assez classiquement, on observe dans le cas présenté ci-dessous que les absences sont majoritairement de courte durée. Ceci peut orienter l'analyse vers des hypothèses de dégradation de climat social ou de démotivation dont les absences courtes et fréquentes peuvent être un marqueur.

Si l'on représente les mêmes données d'absence non pas en nombre d'absence mais en volume (nombre de jours d'absences) une autre réalité émerge, porteuse d'un tout autre message. Le pic insignifiant correspond en réalité à un volume d'absence très significatif (car ces absences sont très longues). L'absentéisme dans cette entreprise est donc biaisé par des absences de très longue durée. L'interprétation se module alors en conséquence, et un tel graphe peut orienter vers des hypothèses de pénibilité, d'usure professionnelle, de conditions de travail, de gestion des parcours professionnels.
Ainsi les mêmes données peuvent conduire à des hypothèses fort différentes car relatives au management ou aux conditions de travail. Les indicateurs sociaux sont donc tout autant indispensables qu'il sont dangereux. Ils nécessitent d'être construits et analysés avec le plus grand soin pour éviter des erreurs d'interprétation, voir des contresens. Il est ensuite nécessaire de les valider par une étude qualitative sur le terrain, ce qui confirme la complémentarité des approches quantitatives et qualitatives.
Note : ces graphiques sont produit avec notre plateforme de diagnostic des risques sociaux ilélhor
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