mardi 23 mars 2010

BON STRESS, MAUVAIS STRESS

Aujourd'hui encore, il gravite autour de la problématique du stress de nombreuses idées polémiques. Celle qui consiste à débattre du stress comme étant bon ou mauvais est certainement une des plus ancrée.

Essayons d'y voir plus clair en rassemblant l'état de la recherche en la matière :

- Depuis Selye, Laborit et al. nous savons que le stress est une réaction, un processus d'adaptation aux événements qui menacent nos besoins fondamentaux (sécurité, identité, etc.).
- Les psychologues et avant eux les philosophes ont démontré que l'évaluation de tout événement était teinté par la subjectivité de l'individu concerné. Cette subjectivité est multi factorielle (age, genre, éducation, culture, etc.)
- Sapolsky et de nombreux autres chercheurs ont démontré que la réaction de stress est "optimisée" pour les stimuli de nature physique, de faible fréquence et de forte intensité (par opposition aux agents de stress de nature psychologique et chroniques auxquels nous sommes majoritairement confrontés de nos jours). De ces travaux naît la distinction entre le stress aigu et le stress chronique.
- Karasek a démontré que la latitude décisionnelle était une donnée fondamentale dans l'appréhension d'un agent de stress.

Nous pouvons donc synthétiser ces éléments:
- Le stress est un processus. Il n'est ni bon, ni mauvais en soi, il EST.
- Le stress est un processus subjectif, c'est à dire que ses conséquences bénéfiques (ou délétères) ne peuvent s'apprécier que dans le contexte de la personne concernée.
- Dans les cas d'agents de stress aigu et de faible fréquence, la réaction de stress peut-être considérée comme positive si l'adaptation est couronnée de succès.
- Dans les cas d'agents de stress chroniques, la réaction de stress est utilisée "hors contexte" et de ce fait est souvent délétère. Elle l'est d'autant plus que la latitude décisionnelle de la personne est faible ou perçue comme telle. Les travaux récents du Professeur Eric Gosselin sur la relation entre le stress et la performance confirment ce fait. Il ressort de ce travail que 75% des études montrent une relation inversement proportionnelle entre le stress et la performance, c'est à dire que plus le stress augmente, plus la performance diminue. Bénéficier d'un "bon stress" lorsque ce dernier est chronique et non désiré est donc fortement improbable.


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