dimanche 25 septembre 2011

VOULEZ VOUS DANSER MADAME LA DRH ?

Au grand bal de l'entreprise, l'équipe DRH se partage souvent les rôles guère enviables de gestion du vestiaire et du service. Coincé(e)s entre l'insatisfaction de certains invités (i.e les salariés), les ordres quelquefois directifs des propriétaires (i.e les dirigeants), et les revendications des représentants du personnel, les DRH souffrent en silence. Des perspectives plus réjouissantes se présentent cependant à celles et ceux qui sauront en profiter. Mais pour entrer dans le bal et pouvoir prétendre à autre chose que de gérer les entrées / sorties et distribuer les amuses bouches, les DRH ont besoin de prendre et de valoriser leur place dans le processus de création de valeur de l'entreprise. Paradoxalement, la crise économique actuelle leur offre cette opportunité. Dans une économie mondialisée, orientée vers les services et la création de valeur, la gestion du capital humain est en effet devenue un prérequis à la description du poste. La crise légitime et justifie ainsi la présence du DRH au comité de direction, l'effort consiste à savoir le démontrer. Puisqu'il faut désormais apprendre à gérer et valoriser au mieux les ressources disponibles, le moment du DRH Business Partner est en effet venu. Mais les DRH souffrent de ne pas savoir démontrer avec des considérations économiques pourquoi et comment l'investissement dans le social est nécessaire à la performance de l'entreprise.
Ainsi, votre mission, si vous l'acceptez sera de développer le capital humain de l'entreprise avec deux objectifs prioritaires :
-  développer l'engagement des salariés
-  prévenir les risques démographiques et sociaux.
Comment procéder ? Les bases d'économie, d'ergonomie et de prévention doivent désormais compléter les cours de psycho et de droit dans les cursus RH.  Il faut désormais aider les dirigeants à développer la performance économique de l'entreprise. Cela implique de savoir parler leur langage, celui des tableaux de bords (sociaux), des chiffres et des estimations de ROI et d'anticiper les problèmes par des actions de prévention ciblées et efficaces. Au cours des deux dernières décennies, tous les secteurs stratégiques de l'entreprise (R&D, finance, vente et marketing) ont acquis des méthodes de gestion, pourquoi pas les RH ?  Par exemple remplacer l'affirmation neutre "le taux d'absentéisme est de 5,5% et semble incompressible" par une proposition plus engageante pour la direction "le coût de l'absentéisme s'élève cette année  à 456.123 € et notre système de gestion des risques permet d'en analyser les causes ainsi que le démontrent ces indicateurs. Un investissement dans un plan de prévention nous permettrait d'ailleurs de réduire ces coûts de 10%". Entre les deux propositions il y a bien plus qu'une différence de sémantique mais la justification nécessaire et suffisante pour entrer dans le bal où tout se décide en entreprise.

Sur ce même thème voir "L'opportunité offerte aux DRH"

mercredi 21 septembre 2011

STRESS TESTS ET REGLE D'OR

Stress tests par ici, règle d'or par là. Que de polémiques concernant ces deux sujets cet été !  A charge de chacun sans doute de constater que toutes ces considérations macro-économiques sont décidément bien obscures.
Fort heureusement, dans la vraie vie, celle des salariés qui se lèvent tous les matins pour aller au travail, les choses sont bien plus simples :
 - la règle d'or est que les salariés veulent produire un travail de qualité. Quand la qualité est impossible ou empêchée la souffrance apparaît[1]. Quand la qualité est encouragée intelligemment, l'enthousiasme est libéré. Le problème c'est que cette règle est souvent contrariée par un autre adage moderne : "la règle d'or au travail, c'est que celui qui a l'or fait la règle"...
- les stress tests ne devraient pas uniquement tester la résistance des banques et des centrales nucléaires mais également celle des entreprises. Tester la résistance des entreprises à des scénario d'épuisement et de désengagement du capital humain serait certainement très instructif. Modéliser le comportement d'une centrale nucléaire dans un contexte de catastrophe naturelle représente certainement une mesure fondamentale de santé publique.  Mais modéliser l'impact du désengagement des salariés sur la performance des entreprises me semble tout aussi important. Cela permettrait de comprendre bien des phénomènes et de prévenir bien des catastrophes sociales et économiques. Car à l'instar des banques et des centrales, en présence de circonstances infortunes, il arrive également que les salariés et les entreprises s'affaissent et meurent. 

[1] Lire à ce sujet l’excellent ouvrage d’Yves Clot « Le travail à coeur », Ed. La Découverte

jeudi 8 septembre 2011

CEUX QUI ABUSENT DE L'ABSENTEISME

Une croyance tenace propose une explication simple et consensuelle à l'absentéisme professionnel. L'absentéisme serait dû aux profiteurs et autres fainéants. Dans la réalité cependant de nombreuses études démontrent que ces causes, si elles existent bel et bien, sont d'importance marginale.
Faute de justification statistique dans l'environnement de l'entreprise il nous reste la possibilité d'en rire dans le monde virutel du théâtre...



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L'absence n'est pas absente de sens
L'absence n'est pas absente de sens (2)
Prévenir l'absentéisme professionnel
Diagnostic de l'absentéisme ... en 1976

mardi 6 septembre 2011

DIAGNOSTIC DE L'ABSENTEISME EN ... 1976

Certains documents d'archives, aussi modestes soient-ils, sont cruels tant ils évoquent en quelques minutes les fondamentaux d'un problème de société qui demeure entier 35 ans après. Ainsi ce court reportage télévisé sur l'absentéisme professionnel qui date de 1976 nous nargue aujourd'hui de sa pertinence.

Morceaux choisis :
-"L'absentéisme est étroitement lié à la nature du travail"
-"L'arrêt du travail est une fuite du milieu qui agresse"
-"Les médecins sont unanimes, l'absentéisme n'est pas uniquement un problème médical, c'est aussi un problème social"
-"Le taux des fraudeurs ne dépasse guère 8%"

Et pour toute forme de synthèse :

"Pour réduire l'absentéisme et par conséquent pour limiter certaines dépenses de la sécurité sociale, il ne suffit pas de lutter contre la fraude, il faudrait aussi que soient améliorées les conditions d'existence de nombreux salariés"




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