mardi 22 juin 2010

STRESS : MIEUX VAUT PREVENIR QUE SOUFFRIR




La crise économique peut ressembler à une double peine pour les entreprises en ce sens qu’elle assèche leur capital financier en même temps qu’elle fragilise leur capital humain. Ce dernier point est illustré dans une enquête menée pour le Conseil d'orientation pour l'emploi (1) qui illustre que plus des trois quarts des salariés et chômeurs considèrent que la crise a eu un impact sur leur situation avec pour première conséquence la dégradation des conditions de travail. Cette dernière se traduit souvent par une démotivation, une dégradation de l'ambiance, une tension accrue ou des rythmes plus intenses. Le cercle de l’appauvrissement s’entretient alors de sa propre dynamique.
En ces temps de crise économique, il est facile de n’accorder à la prévention du stress qu’une priorité secondaire. Disons le clairement, c’est une erreur fondamentale. Car le stress chronique correspond à une logique circulaire qui affecte profondément et durablement la chaîne de la création de la valeur. Les salariés voient tout d’abord leur santé pénalisée ce qui directement ou indirectement contrarie la santé des entreprises en son point de vulnérabilité, le porte monnaie. Car en raison de ses manifestations collectives telles que l’absentéisme et la démotivation et de leurs conséquences directes et indirectes, le stress coûte. En ce sens la prévention est une priorité économique et financière à partir du moment où la richesse de l’entreprise repose sur son capital humain ce qui est de plus en plus le cas dans une économie de la connaissance dominée par les services.
Si les conséquences du stress sont désormais connues, une question subsidiaire et polémique à souhait agite et cristallise les tensions : faut-il prévenir (par exemple repenser l'organisation du travail) ou gérer (par exemple accompagner les personnes en difficulté) le stress? Pour toute forme de réponse, voici une histoire de notre temps.
Au Bangladesh, la montée des eaux menace gravement de nombreuses exploitations agricoles et leurs habitants. A défaut de pouvoir empêcher les eaux de monter, des digues se construisent pour prévenir le danger d'inondation. Par ailleurs, différentes ONG dont l'UNICEF adoptent une toute autre stratégie, elles apprennent à nager aux enfants! Démonstration que la prévention en amont est complémentaire et non contradictoire avec la gestion en aval.
Tout comme dans cette histoire, des solutions existent pour prévenir et gérer le stress que certains nomment le « mal du siècle ». S’il est malheureusement difficile de stopper la « montée des eaux » (l’accélération du temps, la guerre économique mondiale), les chercheurs ont démontré comment « construire des digues » (formation à la prévention, intervention ergonomique, amélioration des conditions de travail, etc.) et comment accompagner les salariés en difficulté (coaching, psychothérapie, etc.).
En résumé, s’il vaut mieux prévenir le stress que souffrir de ses conséquences sociales et économiques, entre prévenir et guérir il n’y a pas toujours lieu de choisir.

(1) Enquête menée auprès de 900 salariés et 300 chômeurs, interrogés du 3 au 12 mai 2010. 

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