mercredi 21 avril 2010

CAUSES MACRO-ECONOMIQUES DU STRESS

En France, la représentation du secteur des services a cru de 57% du PIB en 1971 à 77% du PIB en 2006.  Une telle évolution semble être un bon raccourci pour comprendre certaines des causes environnementales de stress dont les conséquences sont visibles aujourd'hui.

Il est possible de tirer deux enseignements de ces chiffres :

- Il s'agit d'un changement majeur et brutal (il est encore plus facile de s'en convaincre en l'observant visuellement à l'aide de l'applicatif gratuit Gapminder). En l'espace de 35 ans, la structure de notre économie s'est ainsi considérablement modifiée. Car derrière ces deux chiffres se cachent de nombreuses réalités, telles que la crise persistante du secteur agricole, les délocalisations industrielles (et la dure réalité sociale associée), les nouveaux métiers du tertiaire (centre d'appels, etc.). Le fait est que les changements brutaux et le bien être ne sont pas vraiment les meilleurs amis (le stress est un mécanisme d'adaptation à l'insatisfaction de nos besoins fondamentaux). Ainsi, la nature même de la logique économique actuelle pousse une grande partie d'entre nous vers des adaptations de parcours professionnels qui ne peuvent être bien vécues sans accompagnement.

- Cette nouvelle distribution du PIB s'est effectuée au "bénéfice" du secteur des services. Ce sont justement ces derniers qui sollicitent nos capacités mentales (par opposition caricaturale avec les travaux manuels du primaire et du secondaire). C'est à dire qu'au lieu de solliciter nos muscles nous sollicitons nos capacités cognitives et d'adaptation. Or si nous commençons à savoir comment gérer la pénibilité physique, un gros travail de sensibilisation reste à faire sur la gestion de la charge mentale. D'où le drame actuel de la souffrance mentale.

Changements continus orientés vers une plus grande stimulation de nos capacités mentales, tel est le cocktail explosif du monde moderne.

Dans l'inventaire des causes du stress, des candidats résident bien sûr dans l'organisation du travail et dans la subjectivité humaine. Mais il est important de comprendre qu'en amont de l'individu et de l'entreprise, nos choix macro-économiques passés, présents et futurs ont une influence déterminante.

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