Par ailleurs la prévention des risques professionnels comprend une autre lacune, les gestionnaires sont rarement formés et équipés pour mesurer ces risques. Considérons l’exemple de l’organisation internationale de normalisation ISO qui vient de publier une norme internationale traitant spécifiquement de la gestion des risques[1]. Le risque y est défini comme « un effet de l’incertitude sur l’atteinte des objectifs ». Introduction prometteuse qui ne se maintient pas à la hauteur de l’enjeu puisqu’une seule ligne se réfère spécifiquement par la suite à la problématique des risques sociaux « le management du risque doit intégrer les facteurs humains et culturels ». La réalité est que la gestion des risques psychosociaux n'apparaît pas ou trop peu dans la boîte à outils pourtant bien équipée du gestionnaire de projet. Les gestionnaires sont alors démunis face à des risques qui pourtant sont majeurs et en croissance[2]. Les risques psychosociaux n’apparaissent pas non plus dans les tableaux de bords des décideurs en entreprise qui, à leur décharge, n’ont souvent pas été formés aux indicateurs santé au travail.
Sans mesure, la gestion est impossible dit le dicton. Il est désormais nécessaire d'étendre le précepte aux risques psychosociaux. Ces risques qui pénalisent la santé des salariés, la bonne conduite des projets, la qualité de service et les performances économiques des entreprises sont devenus bien trop importants pour les ignorer et ne pas les prévenir. C’est un triple enjeu de sensibilisation, de formation à la santé sécurité au travail et de validation de techniques managériales préalablement à leur déploiement. Si le document unique engage les entreprises vers l’observation des risques professionnels « classiques », la gestion des ces derniers doit urgemment se renforcer d’outils et d’une méthodologie pour prévenir et gérer la dimension humaine. Car quand l'ambiance est électrique au bureau, la conformité des extincteurs à la procédure incendie est inutile !
[1] IS0 31000 : 2009 Management du risque – Principes et lignes directrices
[2] "Le stress au travail touche de plus en plus de salariés. Selon le tout dernier sondage de l’observatoire de la vie au travail, 65% des personnes interrogées se disent exposées au stress dans leur entreprise. C’est 10% de plus que l’an dernier."
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