lundi 4 octobre 2010

COMMENT MESURER LE STRESS ?

Dans l'espace politico-médiatique national, le stress au travail s'invite désormais comme un sujet majeur de santé pour les citoyens et de performance pour les entreprises. Petit à petit cette vulgarisation massive concernant le stress détruit les idées reçues à son sujet et se concentre sur les questions opérationnelles. L'une d'entre elles est le sujet de nombreuses interrogations actuelles : comment le mesurer ?
Face à cette question, de nombreux gestionnaires sont pris au dépourvus. Le stress entend-on est bien difficile à mesurer. Les consultants proposent alors des indicateurs, des questionnaires et des études chiffrées de tout type. Si elles ne sont pas inutiles, ces études ont pour principale valeur ajoutée de fournir un éclairage en dernier recours voire à postériori, quand l'incompréhension ne sait expliquer le fait accompli.
A l'opposé des analyses chiffrées il existe une autre solution, bien plus simple et bien moins onéreuse. Il suffirait de lever son regard des tableaux de bord, de le tourner vers les hommes et les femmes qui constituent l'entreprise et de se poser trois questions :
- Est-ce que les salariés viennent au travail ?
- Est-ce que les salariés qui viennent au travail travaillent ?
- Est-ce que les salariés innovent ?
Telle est la proposition. Oublier pour un moment le quantitatif et se recentrer sur le qualitatif. Oublier la mesure et les chiffres et développer l'observation. Observer le travail, observer les conséquences des choix organisationnels, observer des changements chez les collaborateurs. Le meilleur questionnaire de mesure du stress, ce devrait être le RH  ou le responsable d'encadrement local (si tenté qu'il y en ait un / une cf. les organisations déportées) ! La question initiale n'est plus alors comment mesurer le stress mais comment (apprendre à) l'observer. Apprendre surtout à observer les changements chez les salariés (les changements associés au stress s'expriment sur 4 tableaux : la cognition, le comportement, la santé et les émotions). Jean d'habitude plein d'ardeur traîne désormais sa misère. Sylvie la consciencieuse papillonne. Nicolas qui ne manque jamais une occasion de distraire l'équipe pratique depuis peu l'humour noir. Valérie la communicante ne parle plus. Et puis Loic et Pierre ont mal au dos. Devant l'évidence de la plupart des manifestations du stress, cette question de l'observation est bien plus facile à aborder que celle de la mesure.

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