Depuis plusieurs mois, l'absentéisme fait régulièrement la une de l’actualité
(absentéisme des salariés, absentéisme des électeurs, absentéisme des parlementaires et désormais absentéisme scolaire). Tant et si bien qu'il est intéressant de s’interroger sur les causes de cette épidémie moderne frappant la douce France ainsi que sur les méthodes disponibles pour le prévenir et le gérer. Toute proportion gardée, l'abstention est un bon point de départ pour nourrir cette réflexion en ce sens que l‘absentéisme des électeurs a été très largement étudié, enjeux politiques aidant.
L'abstention, disent les sociologues, exprime une incompréhension, un mécontentement, voire une volonté de marquer une défiance à l'encontre des candidats. Le refus de prendre part au vote traduirait une forme de retrait, d'éloignement, d'indifférence et d'incompréhension des citoyens à l'égard des institutions. S’il n’est pas totalement transposable, ce parallèle entre abstention et absentéisme invite à la réflexion, à chacun de se faire un avis sur le sujet.
Pour raisonner sur l’absentéisme au travail, il faut emprunter deux chemins. Le premier, l’analyse de ses causes, ressemble à un chemin de grande randonnée en montagne, ardu mais bien balisé. L'absentéisme est ainsi connu pour être contagieux s'il n'est pas géré et multifactoriel (maladies indépendantes de l'activité professionnelle, maladies consécutives à des accidents du travail, maladies liées au vieillissement de la population active, problème de démotivation des salariés). La dernière de ces composantes ouvre un large éventail de possibilités, puisqu’elle nous interroge sur la relation du salarié avec sa hiérarchie, le sens de l'engagement, sur la justice organisationnelle et les conditions de travail dans l'entreprise. Retenons pour simplifier que l’absentéisme n'est pas une fatalité, mais souvent un témoin, une alarme signalant une détérioration perçue de la qualité de l’environnement de travail au sens le plus large du terme. En ce sens l’analyse de ses causes (et non pas uniquement celle de sa conséquence chiffrée, le taux de l’absence) est la première étape de la prévention.
Pour le second chemin, celui de l’analyse des solutions existantes pour prévenir et gérer l’absentéisme, le périple est tout aussi ardu mais il n'y a ni balises ni cartes! L’alarme sonne mais personne ne sait réellement ce qu’elle indique.
On trouve bien sûr quelques chiffres rassemblés à l’occasion du bilan social, mais à l'heure de l’ingéniosité mathématique des modèles de la finance, la science de la gestion de l'absentéisme reste unidimensionnelle (la mesure du taux d’absentéisme) et étrangement rudimentaire ! Pourtant l'enjeu économique est de taille et la prévention de l'absentéisme démontre souvent être un projet de rentabilité à deux chiffres.
Ainsi l’absentéisme des données et des méthodes de gestion explique en partie l’inquiétante tendance haussière de l’absentéisme au travail. Des outils existent pour changer cette réalité, au bénéfice de la performance durable des entreprises.
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