vendredi 17 septembre 2010

LE STRESS ET LA MONDIALISATION

Deux ans après la faillite de la banque d'investissement Lehman Brothers, je rencontre de jeunes traders qui me parlent de l'atmosphère qui règne dans les salles de marchés. J'apprends que ce qui les attire avant tout est ... le stress qu'ils y trouvent ! Plus que l'argent, c'est la tension, l'intensité et l'exaltation d'une supposée maîtrise sur la course du monde qui les stimule. Dans les salles de marché, urgence et importance des enjeux se marient dans un bain d'adrénaline et de testostérone favorisant un sentiment de puissance euphorisante.
Tout ceci serait fort convenable s'il s'agissait de billets de Monopoly ou d'initiatives personnelles et indépendantes. Mais cette indépendance est devenue un mythe, puisque la mondialisation a justement pour caractéristique de (tous) nous relier. L'argent qui circule dans une salle de marché est par exemple constitué en partie par les retraites des uns et le résultat du travail des autres.
Ainsi, par une triste ironie, la recherche impulsive du stress chez quelques uns, participe aux conditions favorisant l'apparition du stress chez de nombreux autres.
Le libre échange mondial, qui ouvre des droits nouveaux pour les différents acteurs (le droit d'exprimer librement sa différence, sa créativité et de s'épanouir sur le grand marché), devrait également être encadré par des devoirs. Le premier d'entre eux pourrait-être le devoir d'estimer et d'anticiper les conséquences de ses actes. Comment prétendre agir sur un marché global sans apprendre à penser globalement ?
"Le progrès technique est comme une hache qu’on aurait mis dans les mains d’un psychopathe" - Albert Einstein

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