Quand l'on parle de coût et de stress, on parle souvent du coût du stress. Certains écrivent même sur le coût de la non prévention des RPS. Quelle étrange idée finalement que celle de centrer son analyse sur le coût des conséquences d'un problème alors qu'il serait plus judicieux et constructif de porter son attention sur le coût nécessaire pour le prévenir. Cet effort semble par ailleurs d'autant plus légitime que si le calcul du coût du stress demeure difficile (nous y reviendrons prochainement), le calcul des coûts pour le prévenir l'est moins.
Le coût de la prévention des risques sociaux en
entreprise, dont le stress fait partie, est faible, modéré, important ou
astronomique selon la manière dont on s’y prend et surtout de l’amplitude de
ces risques au moment où l’on se décide à les traiter.
Le coût pour éteindre l’incendie c’est à dire
résoudre la ou les crises (RPS, stress, absentéisme, roulement du personnel,
ATMP, dégradation du climat social, etc.) est prohibitif lorsque ces risques se
sont déjà enracinés et diffusés dans l’entreprise. Ceci parce que ces risques
sont fondamentalement multifactoriels et contagieux et donc complexes et lents
à résoudre une fois qu’ils sont apparus (la métaphore de l'incendie nous
"éclaire" sur ce point).
En comparaison, le coût pour prévenir l’incendie et
les crises sociales est lui somme tout modeste. C’est le coût de
"l’entretien du terrain" par une petite équipe d'expert (cf post précédent), un contrôleur de gestion sociale, un préventeur, un
responsable de l'accompagnement managérial et un responsable bien-être.
Quatre postes à temps plein dans les grands groupes
en sus d'un plan de formation habilement construit (et déjà financé). Quatre
postes à temps partiel éventuellement recombinés en un poste à temps plein dans
les entreprises de taille intermédiaire et PME. Coût total largement inférieur
à 1% de la masse salariale pour une grosse PME. Dérisoire au regard des enjeux sociaux, économiques et réglementaires que représentent ces risques sociaux.
Le coût de la prévention du stress est donc modeste
en valeur absolue et quasi insignifiant en comparaison des coûts directs et
indirects causés par les risques concernés. La plus grande difficulté est sans
doute d'avoir l'ouverture et le courage de faire le premier pas, d'investir
dans un projet de prévention avant qu'il ne soit trop tard. En matière de
risques sociaux il vaut donc mieux, et de loin, prévenir que souffrir.
Bonjour,
RépondreSupprimerCe coût est élevé chez les grands groupes. Ces groupes pourraient envisager une efficace utilisation du dispositif CIF afin d'ouvrir de nouvelles possibilités à ses salariés.
Il permet d’envisager un avenir meilleur grâce à la perspective de l'obtention du diplôme de ses rêves (école et salaire pris en charge par le Fongecif).
Mais cette négociation « commerciale » a des risques, comme celui de ne pas se voir financé(e) par le Fongecif après l’autorisation de l’employeur. Nous aidons des salariés à prendre de la hauteur, notamment avec le CIF et sa méthode CIFHTT.
Cordialement,
Mathieu pour AMVi.